Menu
Libération
de notre correspondante

En Tunisie, le Harlem Shake secoue la polémique

Article réservé aux abonnés
La Tunisie après Ben Alidossier
Après une semaine de happenings controversés, une danse géante était prévue ce vendredi à 15 heures, à Tunis.
publié le 1er mars 2013 à 11h04
(mis à jour le 1er mars 2013 à 12h00)

Tout prête à polémique en Tunisie. Alors que le pays est plongé dans une profonde crise politique depuis l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, que le nouveau gouvernement n’est toujours pas formé, celle qui a rythmé la semaine tourne autour du Harlem Shake.

Sur Facebook, près de 10 000 personnes se sont inscrites pour participer, ce vendredi à 15 heures, à un Harlem Shake géant, à Tunis. Inès Abichou, elle, table plutôt «sur 1000 à 1500 personnes ; plus de 2000, ça serait génial». Cette DJ franco-tunisienne de 26 ans, également connue sous le nom de Missy Ness, a lancé avec deux amies cet appel à la «danse de Harlem» devant le ministère de l'Education, pour protester contre la réaction jugée outrancière de son numéro 1, Abdellatif Abid.

Dimanche, le ministre a choqué en s’empressant de monter au créneau, un jour de congé de surcroît, pour condamner un Harlem Shake filmé au lycée Pères-Blancs, niché dans le quartier bobo de Menzah 6, à Tunis. La veille, plusieurs dizaines d'élèves s'étaient réunis dans la cour de l'école, pour tourner, à la manière de milliers de jeunes à travers le monde, leur déclinaison de ce tube, qui implique de se déguiser n’importe comment, puis de danser dans tous les sens, si possible de façon caricaturalement sexuelle. Dans la version Pères-Blancs, plusieurs lycéens sont accoutrés en salafistes ou en émirs du Golfe, d’autres encore n’ont plus