Des habitants se mobilisent pour sauver l'un des derniers vestiges du Mur de Berlin, symbole honni de la Guerre froide durant 28 ans, menacé d'être amputé pour permettre de nouveaux aménagements urbains. Environ 200 manifestants ont ainsi interrompu vendredi les travaux de percement d'une brèche dans le plus long vestige du Mur, l'East Side Gallery, un tronçon de plus d'un kilomètre décoré de fresques.
Des dizaines de policiers faisaient face aux protestataires qui avaient commencé à se rassembler à l'aube avec des pancartes, certains poussant des huées après qu'une grue eut retiré un premier panneau de quelques mètres de large. Afin de calmer la situation, la police a annoncé la suspension des travaux «pour la journée et jusqu'à nouvel ordre».
«C'est un mémorial de la Guerre froide qui rappelle le temps où l'Allemagne était divisée !», s'emporte Sascha Disselkamp, patron d'un club et d'un restaurant berlinois. «On ne doit pas permettre que soient construits un immeuble d'habitation et un hôtel» de luxe à un endroit où des gens sont morts.
Cette figure des nuits berlinoises est l'un de ceux qui se rebiffent contre le projet de la Ville de percer une partie de l'East Side Gallery, coincée entre une voix rapide et la Spree, la rivière qui traverse Berlin et marqua pendant 28 ans la frontière entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. Une pétition