La semaine dernière, les Bulgares ont fait tomber le gouvernement de droite et provoqué des élections anticipées, fixées au 12 mai. Pourtant, ils continuent de manifester. Car le poids des monopoles, les factures d’électricité trop élevées, les revenus trop bas, la corruption des politiciens et des juges, ou la destruction de l’environnement n’ont pas disparu par miracle. Chaque soir, les mécontents défilent dans la capitale bulgare.
Jeudi, les premiers à s'exprimer étaient les étudiants de l'Université de Sofia, révoltés contre la hausse de 8% des frais d'inscription. «Ils sont de 500 leva [255 euros] par an. Je touche une bourse de 120 leva par mois. Je viens de Blagoevgrad [sud-ouest du pays, ndlr] et je dois aussi me loger et me nourrir. C'est dur», dit un des organisateurs de la manifestation, Ivailo Dinev, étudiant en histoire. Son combat a payé, car le Conseil académique vient de décider de ne pas appliquer la hausse, adoptée quelques semaines plus tôt. Mais les étudiants restent en grève - cette décision pourrait être annulée à son tour, craint Ivailo Dinev.
Rapidement, un autre cortège se forme 500 mètres plus loin, à Orlov Most (le pont des aigles, endroit symbolique des défilés à la chute du communisme). Les manifestants vont vers le Parlement et la présidence. «Il n'y a qu'une poignée de gens qui vivent bien en Bulgarie, les autres sont réduits au suicide, certains par le feu», dit Yordanka Slabakova. Elle évoque le cas de deux jeunes hommes qui s