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Libération

La guerre au Mali frappe au Quai d’Orsay

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Le diplomate chargé de l’Afrique de l’Ouest, connu pour son franc-parler, vient d'être débarqué de son poste du jour au lendemain. Son limogeage fait suite à deux autres.
Laurent Fabius le 25 février 2012 à Bogota (Photo Eitan Abramovich. AFP)
publié le 1er mars 2013 à 12h55

Ambiance ambiance au Quai d’Orsay. En pleine guerre au Mali, l’un des pays dont il avait la charge au ministère des Affaires étrangères, le diplomate chargé de l’Afrique de l’Ouest, Laurent Bigot, vient d'être débarqué de son poste du jour au lendemain. Une nouvelle illustration de ce qui commence à ressembler à s’y méprendre à une mini-crise dans les couloirs feutrés de cette administration sous l'ère Fabius. Son limogeage fait en effet suite à ceux de l’ancienne directrice Afrique, Elisabeth Barbier (remplacée depuis par Jean-Christophe Béliard), et de Jean Félix-Paganon, un temps chargé du dossier du Sahel au Quai d’Orsay.

Connu pour son franc-parler et son expertise de cette région éminemment sensible, Laurent Bigot se retrouve désormais sans affectation. Un temps, il fut pressenti pour être ambassadeur au Burkina Faso. Mais un incident fâcheux a tout remis en cause. En juillet dernier, lors d'un colloque à l'Institut français des relations internationales (Ifri), il avait exprimé son point de vue «personnel», sans prendre de gants, sur la crise au Mali, croyant que son témoignage demeurerait confidentiel. Mais filmée par l'Institut, son intervention avait été mise en ligne… Il y qualifait le Mali de «démocratie de façade» et se disait très inquiet pour la stabilité du Burkina Faso voisin.

Laurent Bigot fait peut-être les frais de sa liberté de ton. «En réunion, il dit ce qu'il pense, quitte à aller à l'encontre de la ligne officielle», dit une s