Historien, Stéphane Mourlane, est un spécialiste de l’Italie et enseigne à l’université d’Aix-Marseille. Visite du Vatican à la veille du conclave.
L’actualité vaticane a quelque peu éclipsé les élections italiennes…
Cela rappelle la faiblesse initiale d’une campagne qui peinait à mobiliser les Italiens, très touchés par la crise, mais cela révèle aussi le poids de l’Eglise en Italie. De façon assez dialectique d’ailleurs, car si le Saint-Siège continue d’influer sur la vie politique du pays, l’Italie joue un rôle non négligeable dans la gouvernance de l’Eglise. Ainsi, 212 papes sur 265 sont originaires de la péninsule.
D’un point de vue géographique, comment définir le Vatican ?
C'est une colline, qui était entourée, avant des travaux d'assainissement, d'une plaine marécageuse, plaine alluviale formée par le Tibre. La tradition y situe la tombe de Saint-Pierre à l'emplacement de laquelle Constantin fait bâtir une première basilique au début du IVe siècle, démolie ensuite par Jules II au début du XVIe siècle, afin de construire celle que nous connaissons aujourd'hui.
Peut-on parler d’Etat ?
Le Saint-Siège, et non le Vatican, est un sujet de droit international qui adhère à des conventions internationales, participe à des organismes internationaux (en tant qu’observateur permanent à l’ONU, par exemple) et entretient des rapports diplomatiques internationaux au travers de la secrétairie d’Etat. Mais les particularités de cet Etat sont nombreuses.
La première est bien sûr sa taille réduite. Il est censé s’adresser à 1,5 milliard de fidèles à partir d’un territoire n’excédant pas 44 hectares (moins de la moitié