Que s’est-il passé le 26 février 2013 en Italie ? 8,5 millions d’électeurs ont choisi, librement et de façon informée, d’envoyer 162 citoyens ordinaires les représenter au Parlement et au Sénat. Et qu’a-t-il été dit de ce résultat ? Que l’Italie était devenue ingouvernable, qu’elle était passée aux mains d’un clown, que le populisme venait de connaître un succès qui en appelait beaucoup d’autres, que le délitement des systèmes politiques institués avait commencé, que le projet européen était en danger et la démocratie en péril.
Les familiers du monde clos des professionnels et des experts de la politique se sont vite accordés pour affirmer que le vote des Italiens portait en germe les prémices d’un effondrement, annonçait un inéluctable désastre. Décidément, ce monde a bien du mal avec la démocratie. Mais cette fois l’affaire semble plus grave. Il ne s’agit plus de cette «erreur» commise par les Danois qui ont refusé de ratifier le traité de Maastricht en 1992 (et qui ont «heureusement» retrouvé le bon sens l’année suivante en votant «oui») ; ou de la «bêtise» des Français et des Hollandais qui ont rejeté le traité de Lisbonne en 2005 (qui a été «heureusement» sauvé en 2007 en le soustrayant au scrutin populaire) ; ou de la «colère» des Islandais qui, désavouant leur gouvernement, ont voté contre le remboursement de la dette contractée par leur pays à l’occasion de la faillite des banques privées. L’histoire montre qu’il peut arriver à un peuple de se tromper de route, parfoi