La déconfiture a surpris par son ampleur. Dimanche, lors d’élections régionales anticipées, l’extrême droite autrichienne a enregistré une chute historique de 28% dans les urnes. Après quatorze ans d’un règne sans partage, la giffle est énorme. Et pourtant, en captant 35% des voix au total, celle-ci ne disparaît pas du paysage. Mais elle est divisée en trois formations, et doit faire de la place à une nouvelle venue eurosceptique et populiste nommée Team Stronach. Les socialistes en ont profité pour s’emparer de la Carinthie.
Le destin politique de cette région est singulier. Mini-Land rural jamais dénazifié et situé aux confins des mondes germanique, slave et latin, il confiait dès 1989 son avenir au FPÖ (le Parti autrichien de la liberté), fondé par d’anciens SS et mené par un animal politique nouveau, le populiste Jörg Haider. Près de vingt ans plus tard, après avoir perdu puis regagné son siège, Haider se tuait sur la route et laissait ses 500 000 administrés voter encore pour lui, post-mortem, en accordant 45% des voix à ses dauphins. Mais les affaires rattrapent parfois les défunts. En quatre ans, une série de révélations aura littéralement réduit à néant l’image de l’ex-enfant prodige. Haider et ses financements occultes, Haider et ses comptes secrets au Liechtenstein… Depuis sa mort, ses proches tombent pour corruption les uns après les autres. En boycottant ses alliés, les habitants de la région referment une parenthèse, soldent son héritage.
La nouvelle n’est pas si