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Analyse

La gauche italienne asphyxiée par Beppe Grillo

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Face à l’intransigeance du mouvement populiste, le président du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, fait tout pour éviter une alliance avec Berlusconi.
Beppe Grillo en meeting à Turin le 16 février 2013. (Photo Giorgio Perottino. Reuters)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 4 mars 2013 à 21h06

Il accepte de prendre des claques pour éviter de s'entendre dire«vaffanculo». Pier Luigi Bersani a multiplié au cours de la dernière semaine, les ouvertures en direction de Beppe Grillo (lire aussi page 18) et de son mouvement Cinq Etoiles (M5S), au risque d'être ridiculisé par l'humoriste, pour tenter de dégager une majorité au Sénat où il manque au Parti démocrate (PD) 35 voix. «J'ai les épaules assez larges pour supporter toutes les insultes», a indiqué le leader de la gauche, jeudi, qui venait d'être considéré par l'ancien acteur comique comme un «cadavre ambulant».

«Hitler». Depuis les résultats des législatives le 25 février, Pier Luigi Bersani tente de convaincre le M5S de soutenir un cabinet de centre gauche. Mais Beppe Grillo répète inlassablement que son mouvement populiste, fort de ses 162 parlementaires, «ne votera la confiance à personne. Nous ne voterons que les textes de loi qui correspondent à notre programme». En réponse, Bersani a avancé vendredi une autre solution : un gouvernement minoritaire de centre gauche. Le M5S devrait quoi qu'il en soit voter initialement la confiance à Pier Luigi Bersani. Dans cette perspective, ce dernier a promis de proposer, comme le réclame Beppe Grillo, une loi sur la réduction du nombre des parlementaires, des normes anticorruption et légiférer sur les conflits d'intérêts.

Mais pour l'heure, même ces concessions ne semblent pas suffire. La dista