Prévues à partir du 22 avril, les législatives égyptiennes s'annoncent déjà comme un fiasco. Dans un contexte de crises politique et économique, les partis d'opposition ont décidé de boycotter le scrutin. La principale force révolutionnaire, le Front du salut national, présidé par le Prix Nobel de la paix Mohamed el-Baradei, a justifié ce choix par «un manque de transparence» qui fait des élections un «simulacre de démocratie».Le déroulement du scrutin est un motif d'inquiétude : il aura lieu en quatre phases et sur deux mois, ce qui, selon les opposants, permettrait toutes les fraudes.
Cette décision de l’opposition fait suite à son refus de participer au dialogue national lancé en décembre par un chef de l’Etat - Mohamed Morsi - de plus en plus isolé. Le retrait des libéraux et des partis de gauche vise à décrédibiliser les élections, et les observateurs prévoient déjà un taux d’abstention record. Dans certaines villes en crise, comme Port-Saïd ou Mansoura, les protestataires menacent même d’empêcher la tenue du vote.
A l’exception du parti centriste, la Révolution demain, dirigé par Ayman Nour, opposant historique à Hosni Moubarak, la quasi-totalité des candidats seront islamistes. Outre le parti Liberté et Justice, branche politique des Frères musulmans dont est issu le président de la République, plusieurs partis salafistes concourront, parmi lesquels Al-Nour ou El-Watan. Les islamistes radicaux pourraient bien profiter de l’effritement de la popularité