Cela ne se fera, bien sûr, pas et madame Le Pen le sait. En demandant soudain l’organisation d’un référendum sur le maintien de la France dans l’Union européenne, la présidente du Front national (FN) ne veut rien d’autre qu’essuyer un refus, pouvoir crier au déni de démocratie et assurer ainsi le succès de ses candidats aux élections européennes de 2014. Ce n’est pas un référendum sur l’Europe qu’elle souhaite mais un très gros score à ces élections dont beaucoup de Français sous-estiment tant l’importance qu’ils pourraient s’en servir pour exprimer leur mécontentement en y votant pour elle.
La manœuvre est habile et, même, redoutable car elle peut parfaitement bien réussir dans un pays où le chômage et l'incertitude sont si grands que chacun s'inquiète de son avenir. On s'aveuglerait à ne pas le voir mais que faire ? La meilleure réponse possible serait de relever ce défi et, oui, d'organiser ce référendum. Cela n'aurait rien d'absurde car, autant les Français rejetteraient aujourd'hui tout nouveau traité européen pour signifier leur désamour de l'Union et leur fureur contre les politiques menées en son nom, autant ils réfléchiraient à deux fois avant de se prononcer pour une pure et simple sortie de l'Europe. Leur réponse serait «oui», un oui clair et massif au maintien de l'Union car, au moment de voter, bien peu de gens voudraient revenir soixante ans en arrière, casser le Marché commun et la Politique agricole commune (PAC), faire exploser la monnaie unique et relever le