Chávez aura changé son pays et il aura changé l’Amérique latine. Comme en témoigne la réelle émotion qui traverse le Venezuela et le continent. Au pouvoir quatorze ans, ce caudillo charismatique a mené une véritable révolution populaire et populiste dans son pays dominé pendant des décennies par une oligarchie qui s’en partageait les prébendes. Il a servi d’exemple à d’autres leaders comme l'Equatorien Correa ou le Bolivien Morales. Unis par un antiaméricanisme militant justifié par l’histoire et une volonté de construire des sociétés plus égalitaires et plus justes.
A-t-il pour autant réussi à transformer réellement le Venezuela? Son pays reste une économie de rente totalement dépendante du pétrole. Comme l'Arabie saoudite ou le Koweït. L'or noir a permis de financer des programmes sociaux notamment dans les domaines de la santé et de l'école en faveur des plus pauvres, mais des royalties ne font pas une politique de développement. Les inégalités perdurent et le Venezuela est l'un des pays plus violents du monde. Caracas est plus dangereux que Bagdad. Le commandante qui avait commencé son ascension politique par un coup d'Etat a clivé son pays. Plus autocrate que démocrate même si, trois fois de suite, Chávez a été régulièrement et largement élu et réélu. Mais il a utilisé tous les moyens de l'Etat contre les médias d'opposition transformés en ennemis du peuple. De quoi douter que le chavisme puisse exister sans Chávez. Ce qui serait la meilleure chance pour les Vén