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Libération
Récit

Du charisme au chavisme

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Très populaire auprès de son peuple, qui l’a porté quatre fois au pouvoir, le controversé chef d’Etat rêvait depuis ses années de garnison de changer son pays en avant-poste du «socialisme du XXIe siècle».
publié le 6 mars 2013 à 21h56

Il avait fait carton plein. Mais la maladie ne lui aura pas laissé le temps de profiter de son triomphe électoral. Réélu haut la main à la tête de la République bolivarienne du Venezuela en octobre, principal artisan de la déferlante du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV, au pouvoir) lors des élections régionales de décembre, le président Hugo Chávez Frías a rendu les armes mardi. Victime à 58 ans d'un cancer dans la région pelvienne, découvert en juin 2011, pour lequel il avait été opéré à quatre reprises et avait été soumis à de lourdes séances de chimiothérapie à Cuba, au Centre de recherches médico-chirurgicales de La Havane (Cimeq). «El Comandante», qui n'a jamais pu prêter serment pour son quatrième mandat, est mort à l'hôpital militaire de Caracas, où il avait été placé en soins palliatifs depuis quelques jours.

Dès l'annonce de son décès, les habitants des ranchos (bidonvilles) et des barrios (quartiers) pauvres de la capitale et des principales villes vénézuéliennes sont descendus dans les rues pour manifester leur tristesse. Idole des classes les plus défavorisées, Chávez s'était assuré de leur soutien inconditionnel durant ses quatorze années passées au palais Miraflores, le siège de la présidence, en les faisant profiter d'ambitieux programmes sociaux (misiones). Cette préoccupation permanente - quasi obsessionne