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Libération

La Havane pleure l’ami du patriarche

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A Cuba, un deuil national a été décrété en mémoire du partenaire privilégié de Fidel Castro.
publié le 6 mars 2013 à 22h22

«Con hondo y lacerante dolor…» autrement dit, «avec une douleur aiguë et profonde, notre peuple et le gouvernement révolutionnaire ont appris le décès du président Hugo Rafael Chávez Frías et s'apprêtent à lui rendre un hommage sincère et patriotique au moment de son entrée dans l'histoire comme Grand Homme de Notre Amérique.» Ces lignes ouvraient hier la déclaration du gouvernement révolutionnaire cubain. Elles sont reproduites en ouverture de Granma, le quotidien officiel du Parti communiste. Cuba est l'un des derniers pays où le deuil, comme l'athlétisme, est un exploit d'Etat. Il produit une rhétorique tropicale musculaire, les mots prolongeant les couronnes pour éviter aux fleurs de faner. Cette rhétorique a survécu à son maître, le grand frère absent de Hugo Chávez, son partenaire en affaires, en idée, même au base-ball : Fidel Castro.

Un deuil national a été déclaré «du 6 mars à 6 heures jusqu'au 7 mars à minuit». Le 8 mars, qui est aussi la Journée internationale de la Femme, très célébrée à Cuba, devient jour de deuil en l'honneur du défunt. Durant cette période, «le drapeau national sera en berne sur les bâtiments publics et les établissements militaires.» Les spectacles et les fêtes sont interrompus. Plus d'école jusqu'à vendredi soir. Un livre d'or est ouvert, de 8 heures à 20 heures au monument Jose-Marti, place de la Révolution à La Havane, «en hommage sincère et patriotique au leader chéri de la Révolution boliva