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Les architectes du plan Condor dans les griffes de la justice argentine

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publié le 7 mars 2013 à 19h56

L’Argentine poursuit les procès de sa dernière dictature. Cette semaine, c’est celui qui devrait permettre de juger le plan Condor qui s’est ouvert au tribunal fédéral numéro 1 de Comodoro Py. Sur le banc des accusés, vingt-cinq hauts fonctionnaires de la junte au pouvoir entre 1977 et 1983, dont deux de ses chefs : Jorge Rafael Videla et Reynaldo Benito Bignone, à nouveau accusés de crimes contre l’humanité, de violations des droits de l’homme, de privation illégale de liberté et d’association illicite.

Durant les deux ans que devrait durer ce procès, près de 450 témoins s’exprimeront sur les cas précis de 108 victimes du tristement célèbre plan Condor, emprisonnées dans le centre de détention clandestin Automotores Orletti, à Buenos Aires, et assassinées. Ce nom emprunté au plus grand oiseau de proie de la cordillère des Andes désigne un étroit réseau de collaboration entre les dictatures du cône Sud. Ce plan secret est né au Chili le 25 novembre 1975 lors d’un sommet organisé à Santiago par Manuel Contreras, le chef de la Dina (la police secrète chilienne sous la dictature d’Augusto Pinochet), dans le cadre de la lutte contre la subversion durant la guerre froide, et de la doctrine de sécurité nationale impulsée par les Etats-Unis aux juntes d’Amérique latine. Il permettait à l’Argentine, au Paraguay, à l’Uruguay, au Pérou et au Chili d’échanger des informations, de poursuivre, d’enlever et d’exécuter leurs opposants au-delà de leurs frontières.

Ce procès de la dictature, a