L’exécutif tunisien est enfin sorti de l’impasse. Un mois après l’assassinat de Chokri Belaïd, qui a précipité une crise politique larvée, le nouveau chef du gouvernement, Ali Larayedh, a annoncé vendredi la composition de son cabinet. Premier enseignement : la «troïka» n’est pas morte. La coalition entre les islamistes d’Ennahda, le Congrès pour la République du président Marzouki, et les socialistes d’Ettakatol, reste en place. La plupart des ministres ont été reconduits. Mais la coalition n’a pas réussi à rallier de nouveaux partis.
Profil atypique. Principal changement : les quatre portefeuilles régaliens ont été confiés à des personnalités réputées indépendantes. La neutralisation des ministères de souveraineté, en particulier celui de l'Intérieur, était, depuis des mois, une revendication de l'opposition et des deux partenaires d'Ennahda. Mais le parti islamiste, qui détenait tous ces maroquins, a longtemps refusé de lâcher.
Exit, donc, Rafik Abdessalem, chef de la diplomatie et gendre du numéro 1 d’Ennahda Rached Ghannouchi. Les Affaires étrangères reviennent à Othman Jerandi. Exit, aussi, Abdelkarim Zbidi : cet indépendant, nommé à la tête du ministère de la Défense juste après la révolution, était le seul à avoir survécu à tous les changements d’exécutif. Il est remplacé par Rachid Sabbagh, un magistrat. La Justice est confiée à Nadhir Ben Ammou, avocat et professeur de droit. Le nouveau titulaire de l’Intérieur, sans conteste le