Une nouvelle flambée de violence a embrasé l’Egypte ce week-end, avec des heurts au Caire, qui ont provoqué la mort de deux manifestants. Le pays menace de replonger dans le chaos, et une fois de plus, c’est contre la police que se cristallisent les haines. Le rejet de l’institution policière est même une des dernières choses à faire encore consensus dans le pays. Pour les opposants à Mohamed Morsi, la police incarne le bras armé d’un Etat qui continue à être répressif et à tuer son peuple. Pour les islamistes, à l’inverse, les policiers sont vus comme des agents de l’ancien régime, qui refusent d’obéir et attisent le désordre par hostilité au pouvoir des Frères musulmans.
Considération. Lassés d'être ainsi pris en étau, plus de mille officiers ont manifesté dimanche au Caire. Ce mouvement de grève sans précédent a été suspendu hier dans la capitale mais perdure en province. Les policiers menacent d'ailleurs de le reprendre sous dix jours si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Les trois revendications principales sont un meilleur équipement, une plus grande considération et surtout la tête du ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, jugé «trop proche des Frères» et soupçonné «de poursuivre un agenda politique», selon une source policière.
Beaucoup d'agents ont le sentiment d'être les victimes collatérales d'un problème qui les dépasse. «Nous refusons d'assumer la responsabilité des erreurs du gouvernement, qui ve