L'ancien président polonais et prix Nobel de la paix Lech Walesa, aujourd'hui âgé de 69 ans, dit-il tout haut ce que le Polonais moyen pense tout bas de l'homosexualité ? «Les députés homosexuels devraient être assis aux derniers rangs, voire hors des murs du Parlement», car ils ne sont «qu'une petite minorité». Voilà ce qu'il a expliqué début mars à la chaîne d'information en continu TVN24 qui l'interrogeait sur la place des gays dans la vie publique en Pologne.
«Je ne veux pas que cette minorité, avec laquelle je ne suis pas d'accord - mais que je tolère et que je comprends -, sorte dans la rue manifester et pervertisse mes enfants et mes petits-enfants avec ces histoires de minorités», a encore dit le fondateur de Solidarnosc, catholique fervent et père de huit enfants. Pour son fils Jaroslaw, eurodéputé libéral, le vieux leader fait simplement «partie d'une génération [qui] ne marche pas avec l'évolution de la société».
Les propos de Walesa ont indigné les associations gays. «Il est bien dommage que le Polonais le plus connu au monde avec le défunt pape Jean Paul II, symbole de la lutte pour la liberté, s'illustre en tant qu'homophobe, a déclaré à Libération Robert Biedron, premier homosexuel à siéger au Parlement et député de Ruch Palikota (un parti anticlérical). Vouloir faire asseoir lesbiennes et gays aux derniers rangs rappelle de sombres périodes de l'histoire.» Une plainte pour «propagation