Menu
Libération
grand angle

Comment Jean-Luc devint Mélenchávez

Article réservé aux abonnés
Un rapport direct au peuple, un charisme incontestable, une posture anti-américaine… L’ancien président vénézuélien inspire le leader du Front de gauche qui entend bien, désormais, entretenir la «légende» du «révolutionnaire» de Caracas.
publié le 13 mars 2013 à 19h06

Des drapeaux vénézuéliens ont été dressés et ceints d'un bandeau noir. Des posters du «Comandante» et quelques bougies complètent le cérémonial. Ce 6 mars 2013, à l'Usine, le siège du Parti de gauche (PG) installé aux Lilas près de Paris, on rend hommage à un membre de la famille : Hugo Chávez, décédé la veille d'un cancer. Jean-Luc Mélenchon monte sur une petite estrade rouge pour s'adresser à la presse. Son visage est triste, le teint est pâle, les yeux sont rouges, sa colère l'empêche de se faire surprendre par les larmes. Il est «en deuil». «Ce qu'est Chávez ne meurt jamais, lance-t-il. C'est l'idéal inépuisable de l'espérance humaniste, de la révolution.» Une «source d'inspiration».

Depuis plus de dix ans, Mélenchon décortique le «schéma» des expériences sud-américaines. Il les a observées, analysées, défendues, et en a tiré des théories pour la gauche française. «Ce que nous voyons en Europe aujourd'hui s'est déjà joué là-bas», dit-il dès 2007 dans son livre En quête de gauche (Balland), annonciateur de son départ du PS un an plus tard. Dans ce «laboratoire» latino-américain, les politiques imposées par le FMI ont conduit les sociaux-démocrates «à l'échec». Exactement ce qu'il promet à François Hollande s'il continue ses «politiques d'austérité». «Le grand parti de la gauche traditionnelle, le plus souvent membre de l'Internationale socialiste, explose sous les coups d'un mouvement popu