«Si un gangster de votre quartier se procure un pistolet dernier cri, il est absurde d'essayer de se défendre avec un caillou.» Le député Chung Mong-joon fait partie de ces conservateurs sud-coréens qui plaident désormais ouvertement pour le droit à l'armement nucléaire de la Corée du Sud. Entre 52% et 65% de la population y serait favorable, selon de récents sondages. Il y a tout juste un an, Séoul accueillait le sommet mondial sur la sécurité nucléaire. Mais, depuis le troisième test nucléaire nord-coréen, le 12 février, le ton a changé. Mélange d'inquiétude et d'agacement face au constat d'un dialogue dans l'impasse sur la péninsule, des voix isolées mais influentes appellent désormais à privilégier la manière forte. «En 1992, les deux Corées se sont engagées en faveur de la dénucléarisation. Depuis, le Nord ne cesse de violer cette déclaration. Le Sud a fini par se demander pourquoi il devrait être le seul à s'y plier», analyse Shin Chang-hoon, directeur de l'institut d'études politiques Asan.
A mesure que Pyongyang avance dans son programme d'armement et alors que Barack Obama affiche son scepticisme quant à l'atome, l'efficacité du parapluie nucléaire américain est remise en cause. «Il y a un trou dans ce parapluie», assure Chung Mong-joon, qui plaide pour le retour d'un arsenal américain sur le sol coréen, comme durant la guerre froide. D'après le quotidien Joongang, l'armée américaine pourraitlaisser quelques équipements nuc