De la poigne et du souffle, c'est ce qu'il faudra indéniablement au nouveau pape, François Ier. Fort de son 1,2 milliard de fidèles, le catholicisme n'en est pas moins confronté à des défis d'envergure, tant en ce qui concerne son gouvernement interne que ses relations avec les autres religions. Tour d'horizon.
La réforme de l’Église catholique
Depuis Paul VI (1963-1978), la réforme interne de l'Eglise est un véritable serpent de mer. Avant le conclave, nombre de cardinaux ont souhaité avec force que le nouveau pape s'attaque à une réforme de la curie romaine [le gouvernement de l'Eglise catholique, ndlr]. Cette question n'a été résolue ni sous Jean Paul II - qui s'en désintéressait - ni sous Benoît XVI - élu en partie pour cela mais qui a été finalement dévoré par la curie. Les reproches pleuvent : centralisme, mauvaise coordination, affaire des fuites du Vatileaks, carriérisme, corruption, scandales sexuels…
Les querelles internes ont atteint des sommets à la fin du pontificat d’un Benoît XVI affaibli par l’âge et usé par les scandales. L’ancien secrétaire d’Etat de Jean Paul II, le puissant cardinal Angelo Sodano, pourtant à la retraite, a mené la guerre contre Tarcisio Bertone, l’homme de confiance du précédent pape. A Rome, les cardinaux extérieurs à la curie se sont inquiétés de l’image désastreuse du catholicisme. Parmi les pistes de réforme : moins de centralisme romain, une internationalisation accrue de la curie (en clair, encore m