Dans une des tours de la «Bourse aux diamants» qui dressent leurs parois de verre à Ramat Gan, dans la banlieue de Tel-Aviv, Vered Brotfeld est soulagée. Yaïr Lapid, l'ex-journaliste à la tête de la formation centriste Yesh Atid («Il y a un avenir»), arrivé en deuxième position lors des élections de janvier, avait eu les faveurs du vote de la jeune femme de 39 ans. De même que celles de son frère Ronen, de son père et de sa sœur, rassemblés au sein de la petite entreprise familiale de commerce de diamants. «J'ai pensé que Lapid était le plus à même de représenter les laïcs, explique Ronen. Le fait que les ultraorthodoxes ne fassent pas leur service militaire et reçoivent des subventions est quelque chose que je veux voir changer», affirme-t-il.
«capitulation». Les électeurs de Yaïr Lapid (19 sièges) ont été entendus. Dans un long bras de fer de soixante jours, grâce à une alliance de circonstance avec un autre nouveau venu en politique, l'ultranationaliste religieux Naftali Bennett (chef de la Maison juive, 12 sièges), Lapid a réussi à pousser les ultraorthodoxes hors de la coalition gouvernementale. Le Shass (séfarades) et le Judaïsme unifié de la Torah (ashkénazes), qui totalisent 18 sièges à la Knesset, resteront donc dans l'opposition. Traditionnellement, les partis haredim (ultraorthodoxes) sont un des pivots des gouvernements menés par la droite. Mais le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, acculé par une entente