Comment les cardinaux français ont-ils vécu le conclave et l'élection du pape François ? « Au fur et à mesure des votes, on suit ce qui se passe. Et puis, on se dit voilà , c'est vers celui-là que cela va », raconte Jean-Pierre Ricard, le cardinal-archevêque de Bordeaux, l'un des quatre Français à avoir participé au conclave. « Le déroulement est lent, ajoute-t-il, quelques heures à peine après être sorti de la Maison Sainte-Marthe. Tout prend un temps considérable. Un à un, chaque cardinal va jurer. Un à un, chaque cardinal va déposer son bulletin de vote. »
Jean-Pierre Ricard se serait-il ennuyé à la chapelle Sixtine ? Non, en fait. Enfermés là pour élire le pape, avec devant les yeux, les fresque de Michel Ange, chacun des cardinaux a médité intérieurement. « J'avais une place privilégiée, raconte, de son côté, le cardinal André Vingt-Trois, l'archevêque de Paris. J'étais devant le Sermon sur la Montagne de Jésus. Ce que je voyais là était magnifique. » Doté d'un humour parfois corrosif et ravageur, l'archevêque de Paris avoue avoir été impressionné parce qu'il vient de vivre. « Cette ritualisation de l'élection du pape produit cet effet d'accentuer la gravité », explique-t-il.
Devant les fresques de Michel Ange, le cardinal-archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, semble, lui moins enthousiaste. « Je crois que je les a