Menu
Libération
TRIBUNE

Le danger de la paralysante terreur

Article réservé aux abonnés
par Dominique Bromberger, Ecrivain et journaliste
publié le 14 mars 2013 à 19h06

Lorsqu'il y a deux ans l'armée syrienne ouvrit le feu dans les rues de Deraa sur des manifestants qui protestaient contre les tortures infligées à des écoliers, les gouvernements occidentaux avaient les yeux fixés sur la Libye. Pressés d'agir par leurs opinions publiques, ils se tournèrent vers l'ONU. Le 27 avril 2011, la Russie et la Chine apposèrent leur veto à un projet de sanctions contre le régime de Damas. A Paris comme à Londres, on savait qu'il en serait ainsi. L'un des ministres impliqués dans le traitement de la crise me confia : «Il est heureux que les Syriens ne demandent pas d'aide militaire, car nous ne ferons rien.» Commença alors un jeu de dupes qui s'est poursuivi jusqu'à ces jours derniers. En Europe, on regrettait poliment l'attitude de la Russie mais on n'en écoutait pas moins ses arguments.

La Syrie occupait une place trop centrale au Moyen-Orient pour que la chute de Bachar al-Assad ne déstabilise pas la région. La disparition du régime baasiste, soutien des minorités, allait provoquer de terribles affrontements intercommunautaires. Le pays ne tarderait pas à se fragmenter en mini-Etats. Et, au bout du compte, les islamistes s'empareraient du pouvoir. Alors, on élabora des plans de paix, on nomma des émissaires prestigieux, on envoya sur place des observateurs. Après quelques semaines, ces derniers se retiraient et les émissaires, écœurés, mettaient fin à leur tâche en déclarant l'un (Kofi Annan) que la réponse de la communauté internationale ét