Le deuxième anniversaire du soulèvement syrien, qui a déclenché une répression sauvage et sanglante avec son effroyable bilan humain, est actuellement au cœur de tristes commémorations. Aux 70 000 morts, le plus souvent des civils, dont de nombreux enfants, s’ajoutent des dizaines de milliers de disparus, quatre millions de personnes contraintes de fuir les violences, déplacées en Syrie ou réfugiées au-delà de ses frontières. Et chaque jour apporte son lot de morts et d’atrocités survenues dans des villes ou des quartiers dont les noms n’évoquent rien à ceux qui, devant leur poste de télévision, se sont accoutumés à l’horreur quotidienne et ont fini par se résigner à l’impasse.
Pour toute réponse aux cris de douleur des Syriens, on n’entend que la lancinante réaffirmation de l’impuissance de la communauté internationale à résoudre la crise sur le plan diplomatique et humanitaire.
Malgré le décompte quotidien des morts et le flot ininterrompu d’images toujours plus révoltantes, que savons-nous réellement de cette guerre ? Qu’en est-il de la souffrance quotidienne des Syriens, dans quelle situation sanitaire, matérielle et psychologique se trouvent-ils ? Combien la Syrie comptera-t-elle de blessés et de personnes handicapées après la fin des violences ? Aujourd’hui, il nous est impossible de mesurer précisément les impacts durables sur la société syrienne du torrent de feu qui se déverse chaque jour derrière les grilles toujours hermétiquement closes d’un pays devenu prison.
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