En deux ans, la révolte contre le régime de Bachar al-Assad s'est transformée en un conflit destructeur à multiples facettes. Dans ce calvaire, avec son terrible bilan humain, la Syrie s'effrite, sans solution à l'horizon. Malgré toute la complexité de la donne interne et les rivalités régionales exacerbées, les leçons qui se dégagent de cet échec cuisant de la communauté internationale soulignent un manque de vision, de leadership, d'influence de l'Occident. Notamment des Etats - Unis d'Amérique face à une tentative de retour en force de la Russie et à un accroissement du rôle des forces régionales.
A partir du cas tunisien, fin 2010, nous assistons à la naissance d’un nouvel ordre arabe, et ce processus pourrait prendre plusieurs années. Sur le chemin de Damas, «le printemps arabe» traverse un tournant critique face à une alliance non déclarée entre des forces régionales de statu quo craignant l’éclosion d’un nouveau système dans la zone. Pratiquement, le changement du régime syrien n’implique pas seulement l’intérieur et s’étend pour dessiner un nouveau paysage régional aux dépens de la république islamique d’Iran, leader d’un axe régional dont le joyau n’est que le régime de Bachar al-Assad. Ce pont syrien vers la Méditerranée permet à la puissance iranienne d’être aux frontières d’Israël par l’intermédiaire du Hezbollah. Le conflit autour de la Syrie - puissance de milieu sur le plan géopolitique - concerne ainsi Israël, la Turquie, le Liban, les pays arabes