Ala maison Sainte-Marthe, mercredi soir, après le régime frugal du conclave, c'était bombance chez les cardinaux pour fêter «cet événement considérable» de l'élection d'un pape non européen. Débriefant à Rome, devant la presse, leur conclave (ou du moins ce qu'ils peuvent en dire), l'un après l'autre, les trois cardinaux français qui ont pris part au vote, ont vanté l'humilité du nouvel élu, un élément de sa personnalité qui, semble-t-il, a été déterminant. Car cette élection garde ses mystères.
«Un conclave est imprévisible», reconnaît Philippe Barbarin, le cardinal-archevêque de Lyon. Visiblement, les cardinaux français eux-mêmes ne s'y attendaient pas. «Nous avons compris quand nous avons vu augmenter le nombre de voix qui se portaient sur lui», raconte André Vingt-Trois. Pourquoi Bergoglio ? «Nous voulions un pasteur», disent, en chœur, les électeurs français du pape. Son style tranche avec celui de son prédécesseur. Digne de son nom de pape, Jorge Mario Bergoglio a affiché, d'entrée de jeu l'humilité, une forme de pauvreté et de la rigueur. Dans la chapelle Sixtine, le pape François a refusé la croix pectorale (en or) qu'on voulait lui passer autour du cou, gardant celle, en métal, qu'il porte habituellement. En quittant les lieux, le pape François a aussi refusé de prendre place dans la voiture pontificale pour regagner, en minibus avec les autres cardinaux, la maison Sainte-Marthe. Une fois arrivés, «les appariteurs du Vatican no