Kai et Michael Korok attendaient le verdict avec impatience. Fin février, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe déclarait contraire à la Constitution l'interdiction faite jusqu'alors à un homosexuel d'adopter l'enfant de son partenaire. Le même jour, la Cour européenne des droits de l'homme rendait un avis similaire. Une décision que les services sociaux allemands n'ont pas attendue pour confier des enfants à des couples gays. Kai et Michael sont ainsi les deux papas de Jana (4 ans) et de Jerome (18 mois), «placés» chez eux par l'équivalent de la Ddass. Berlin, qui manque cruellement de familles d'accueil, démarche depuis des années les couples homosexuels pour élever les enfants qui ne peuvent vivre avec leurs parents biologiques. Un beau jour de juin 2008, une assistante sociale a donc déposé Jana dans les bras de Kai Korok, informaticien de 37 ans et de Michael Korok, médecin de 41 ans. «Jana est née de père inconnu et sa mère a disparu de la circulation», explique Kai. Cette situation ne permet pas l'adoption pure et simple : la mère pourrait se manifester à chaque instant, bien que ses chances de récupérer sa fille si elle le désirait diminuent chaque mois qui passe.
Addiction. Sur les 2 700 enfants et adolescents berlinois vivant dans une famille d'accueil, une bonne centaine résident chez un couple gay. Dans certains quartiers de la capitale, les familles homosexuelles représentent plus de 10% du total des foyers d'accuei