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Récit

Hongrie : le nouveau coup d’Etat constitutionnel de Viktor Orbán

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Avec sa quatrième modification de la Loi fondamentale muselant les contre-pouvoirs, le Premier ministre s’attire les critiques de Bruxelles et Washington.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le 22 novembre 2012 à Bruxelles. (Photo John Thys. AFP)
publié le 17 mars 2013 à 21h06

C’est tout un chapitre de l’histoire hongroise qui finit à la poubelle. Le Premier ministre, Viktor Orbán, a fait voter par son parti ultraconservateur (le Fidesz, Alliance des jeunes démocrates), le 11 mars, un quatrième amendement de la Constitution. Une modification «conforme aux normes européennes», selon le politicien hongrois mais qui, pour d’autres, enterre l’Etat de droit. Hier, quelques milliers de personnes ont défilé à Budapest. Quelques jours auparavant, une centaine de jeunes avaient déjà occupé pacifiquement la cour extérieure de l’immeuble du Fidesz. Les protestataires s’étaient relayés pour lire à haute voix, pendant plusieurs heures, le programme du Fidesz écrit en 1989, peu après la fondation du parti par Orbán et ses amis étudiants : «La magistrature sera indépendante. […] Une école laïque et libérée de toute idéologie. […] Nous voulons une Cour constitutionnelle indépendante du gouvernement et du Parlement…»

Verrouiller. Un quart de siècle plus tard, Orbán et les siens, devenus ultraconservateurs par opportunisme politique, jettent ces beaux principes aux orties. Le leader nationaliste s'était déjà attiré de nombreuses critiques après le vote d'une loi controversée sur les médias, en 2011, et lors de l'entrée en vigueur d'une nouvelle Constitution en janvier 2012. Il y avait fait inscrire, entre autres, le taux de l'impôt sur le revenu, la composition de la Banque centrale, le nombre de communautés religieuses