Le succès est provisoire et ne résout pas la question de la gouvernabilité du pays. Mais le leader du centre gauche italien, Pier Luigi Bersani, qui a remporté d’extrême justesse les élections, fin février, est parvenu samedi à faire élire ses deux candidats aux présidences de la Chambre des députés et du Sénat. Avec, en réaction, la vive irritation de Silvio Berlusconi, le désarroi du centre de Mario Monti et la colère de Beppe Grillo, grand perdant de cette première escarmouche parlementaire. Une partie de ses jeunes troupes du mouvement Cinq Etoiles (M5S, populiste) lui a désobéi, permettant l’accession au fauteuil de président du Sénat de l’ancien juge Pietro Grasso.
Alors que le Parti démocrate (PD) ne disposait pas, sur le papier, de la majorité à la Chambre haute, quelques élus du M5S ont préféré voter pour cet ancien magistrat antimafia plutôt que de permettre la victoire du président sortant, Renato Schifani, membre du Parti du peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi et soupçonné d’avoir fréquenté des parrains siciliens.
Huis clos. Beppe Grillo avait pourtant intimé l'ordre à ses 54 sénateurs de ne voter pour aucun candidat des partis traditionnels. «Si nous ne votons pas pour l'ancien procureur de Palerme, nous ne pourrons plus traverser le détroit de Messine», ont fait savoir quelques élus M5S siciliens à l'issue d'une réunion à huis clos lors de laquelle le groupe parlementaire s'est violemment déchiré.
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