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A Berlin, la construction d’une tour se heurte au Mur

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4 mars. Des affiches sont placardées à East Side Gallery sur le Mur suite à la manifestation contre la démolition de celui-ci. (Photo Thomas Peter. Reuters)
publié le 18 mars 2013 à 21h46

«Save the wall !» L'acteur de séries américaines David Hasselhoff était, ce week-end, la star du mouvement qui se développe dans la capitale allemande contre la percée d'une ouverture dans un vestige du mur qui marquait la frontière entre Berlin-Est et Berlin-Ouest jusqu'en 1989. Les travaux ont commencé début mars, à la surprise générale, pour permettre la construction d'une tour de logements de luxe, haute de 63 mètres, dans le quartier branché de Friedrichshain. Vingt mètres du Mur doivent tomber sous les coups des bulldozers pour permettre d'accéder au bâtiment et à un pont réservé aux piétons. «Jamais je n'aurais pensé protester un jour pour le Mur !», affirme Hilde Meier, 75 ans, venue apporter son soutien au mouvement, comme des milliers de Berlinois de tout âge. Sa construction, en août 1961, l'avait séparée d'une partie de sa famille.

Il ne reste plus grand-chose du «mur de protection antifasciste», comme l'appelaient les dirigeants est-allemands : à la fin des années 80, les Berlinois étaient pressés de se débarrasser de ce symbole honni de la partition. Sur les 155 kilomètres de béton qui encerclaient Berlin-Ouest, trois à peine sont encore debout. Le plus long morceau de cet édifice de 3,6 m de haut se trouve coincé entre le fleuve et une voie rapide. A la réunification, une centaine d'artistes du monde entier ont été invités à peindre le Mur à cet emplacement sans charme. La East Side Gallery est rapidement devenue une attraction touris