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Libération

Au Vatican, François réhabilite l’usage de Satan

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Le pape, qui recevait hier Cristina Kirchner, est déjà très populaire à Rome malgré son orthodoxie.
publié le 18 mars 2013 à 21h16

Manger avec le diable ? Protocole oblige, Jorge Bergoglio n'a pu éviter, hier au Vatican, de recevoir et d'inviter à déjeuner la présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, son ennemie politique d'hier. Par le passé, l'homme d'Eglise et la femme politique se sont violemment affrontés à propos du mariage gay, autorisé depuis 2010 dans le pays. La présidente argentine est une des premières personnalités à être arrivées à Rome pour la messe d'intronisation qui a lieu aujourd'hui place Saint-Pierre. Le rendez-vous entre les deux Argentins constituait le premier vrai geste politique du pape François, devenu le 266e souverain pontife de l'Eglise catholique.

Car, depuis son élection surprise, le 13 mars, le nouveau pape a surtout joué sur le registre «spirituel». Il a d'abord mené une opération de communication et de séduction qui, jusqu'à maintenant, paraît efficace. Et ce, malgré les interrogations sur son comportement pendant la dictature argentine (lire ci-contre). Dépeint généralement comme un jésuite austère et ascétique, l'ancien archevêque de Buenos Aires est devenu, en à peine quelques jours, la coqueluche des foules comme l'avait été, en son temps, Jean Paul II.

Un Wojtyła latino est-il entré au Vatican à la faveur du dernier conclave ? Certes, les deux hommes n'ont pas le même âge et, du coup, pas le même style en début de pontificat. Bergoglio est entré dans un rôle de «grand-père», façon Jean XXIII, tandis que Jean Paul II avait été surnommé, en 197