Le Parlement chypriote a rejeté mardi le plan de sauvetage européen pour l'île après le tollé provoqué par la taxe sans précédent sur les dépôts bancaires qui y est prévue, plongeant le pays dans une grande incertitude. L'annonce du rejet a été accueillie par une énorme explosion de joie devant le Parlement où des milliers de manifestants s'étaient réunis pour dire Non au texte. «Chypre appartient à son peuple», «Un peuple uni ne sera jamais vaincu», scandait la foule.
Le projet «a été rejeté», a annoncé le président du Parlement Yiannakis Omirou en le qualifiant de «chantage». Trente-six députés ont voté contre, 19 se sont abstenus -tous du parti Disy du président conservateur Nicos Anastasiades. Le plan n'a obtenu aucun vote positif. «La réponse ne peut être que Non au chantage (...) Cette décision n'est rien qu'une razzia sur les fonds bancaires», a-t-il dit avant le début du vote. «Ce plan doit être renégocié». «C'est comme faire une chute de 10 000 mètres sans parachute, le seul but de cette décision est de détruire l'économie mais nous disons non», a indiqué le député des Verts George Perdikes.
M. Anastasiades, élu il y a à peine un mois, devait s’entretenir dans la soirée au téléphone avec la chancelière Angela Merkel et se réunir avec les chefs de partis mercredi à 07H00 GMT.
Le plan de sauvetage prévoyait, en contrepartie d’un prêt de 10 milliards d’euros de la zone euro et du FMI pour l’île au bord de la faillite,