Ancien élu démocrate au Congrès, Robert Wexler fait partie des personnalités juives américaines que Barack Obama a consultées avant son voyage en Israël. Président du Centre S. Daniel Abraham pour la paix au Moyen-Orient, un des nombreux think tanks pro-israéliens qui pèsent sur la politique américaine, il assure qu'Obama reste bien «déterminé» à s'engager sur ce dossier… à condition que Palestiniens et Israéliens y mettent du leur.
Obama arrive sans proposition de paix dans ses bagages. Est-ce de bon augure ?
Je dirais plutôt qu’Obama est réaliste. Il comprend les limites et obstacles côté israélien et côté palestinien. Pour l’essentiel, il leur dira : «Il ne reste peut-être plus beaucoup de temps pour parvenir à deux Etats. Ne rajoutez pas des obstacles supplémentaires, saisissez les opportunités qui se présentent.» Il me semble surtout que l’Autorité palestinienne devrait forcer la main d’Obama afin que le Président s’engage davantage dans ce processus. Si Israéliens et Palestiniens campent sur des positions qui rendent le moindre progrès très difficile, les options du président américain seront limitées.
Obama vous semble-t-il déterminé à œuvrer à ce processus de paix ?
Je ne doute pas de son engagement. Mais il ne peut pas faire de miracle. Il comprend qu’il ne peut pas redémarrer d’un coup un processus moribond en lançant des propositions qui tomberaient dans l’oreille de sourds. Au lieu de cela, il va poser les fondements pour une démarche future plus ambitieuse si les parties en présence, ou du moins l’une d’elles, se montrent coopératives. Pour cela, si j’étais le président Abbas, je dirais à Obama : «