En politique, il n’y a pas que la bonne et la mauvaise solution. Il n’y a, le plus souvent, que la moins mauvaise et c’est bien le cas avec la question des livraisons d’armes à l’insurrection syrienne.
Ceux des pays européens qui s’y opposent n’ont pas tort de dire que les missiles sol-air dont la France, la Grande-Bretagne et, plus discrètement, les Etats-Unis voudraient maintenant doter les insurgés pourraient vite se retrouver entre de mauvaises mains. Des jihadistes étrangers ont maintenant rejoint la Syrie dans l’espoir d’y prendre le pouvoir. Ils voudraient tant y réussir ce à quoi ils ont échoué partout ailleurs qu’ils s’y battent sans craindre une mort qui les promet, croient-ils, à toutes les vierges du Paradis. Ils sont donc utiles à l’insurrection qui ne les aime pas mais ne pourrait pas s’offrir le luxe de les combattre alors qu’elle affronte les milices et l’armée du régime. Ils sont, autrement dit, devenus compagnons d’armes des insurgés qui n’auront pas forcément les moyens de s’assurer que tous les missiles occidentaux échappent à ces fanatiques et ne soient un jour retournés contre l’Europe, les Etats-Unis ou l’insurrection elle-même.
Il ne s’agit pas d’un danger imparable puisque ces missiles ne seraient remis qu’à des hommes identifiés, sélectionnés et déjà entraînés à leur maniement par des instructeurs américains dépêchés en Jordanie mais le risque zéro n’existe évidemment pas et surtout pas dans une aussi mouvante situation. Ce danger peut s’avérer. La pr