«C'est une étape importante qui va peut-être permettre de connaître enfin les véritables commanditaires de l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana», se réjouissait hier soir Me Lef Forster, l'avocat des six inculpés rwandais dans cette affaire, en apprenant la décision de la cour d'appel de Paris, qui vient de confirmer la validité d'un rapport balistique.
Une expertise scientifique dont les conclusions, publiées en janvier 2012, concernent une enquête sulfureuse : qui a tiré sur l'avion du président Habyarimana le 6 avril 1994, donnant ainsi le signal d'un génocide ? L'affaire, instruite en France depuis 1998, est d'autant plus passionnelle que différents scénarios font du génocide contre la minorité tutsie un mouvement «de colère spontanée» provoqué par la mort du chef, ou bien un complot grâce auquel les ultras, proches du président, l'ont sacrifié pour ne pas perdre le pouvoir.
Or, c’est bien cette dernière option qui semble désormais la plus plausible, en raison des conclusions des experts scientifiques, justement. Le juge Marc Trévidic avait surpris tout le monde en se rendant sur les lieux du crime, à Kigali, en septembre 2010. Après huit ans d’instruction menée par son prédécesseur, Jean-Louis Bruguière, qui, lui, ne s’est jamais rendu sur place, Trévidic effectuait ainsi la première expertise balistique, laquelle infirmera les conclusions de Bruguière ! Ce dernier avait accusé d’anciens rebelles tutsis, à l’époq