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Libération

«Sarcuzy» a toujours droit aux bravos en Libye

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publié le 19 mars 2013 à 21h36

Aimen est un peu déçu. Il aurait tant voulu faire la bise à Nicolas Sarkozy, «le sauveur de la Libye». L'ancien chef de l'Etat français était invité hier à Tripoli par le président du Conseil local de la capitale, Sadat al-Badri, pour célébrer les deux ans de l'entrée en guerre de la France contre l'armée de Kadhafi. Une invitation à titre privé.

Pas de conférence de presse, ni de questions de journalistes (surtout français), ordre de son équipe. Les soupçons sur le financement de sa campagne présidentielle de 2007 par Kadhafi, son éventuel retour sur la scène politique française, son avis sur l’intervention au Mali… Autant de sujets ainsi soigneusement évités.

A son arrivée à la mairie, place d'Algérie, à 10 h 30, les clients du café d'à côté se réjouissent : «Sarkozy, c'est un homme bien. Il nous a aidés pendant la révolution», glisse un habitué. Une heure et demie plus tard, l'ex-président français sort du bâtiment sous les bravos d'une vingtaine de Tripolitains, dont un portant une pancarte «Thank you Sarcuzy !»

Entre-temps, l'ancien homme fort et leader de l'UMP a montré qu'il restait une bête politique. Barbe de deux jours et mine plutôt reposée, Nicolas Sarkozy s'est lancé devant les membres du Conseil local dans un discours, sans notes, sur la situation du pays : le rôle stratégique de la Libye dans la Méditerranée, la nécessaire réconciliation postconflit («ce que nous avons réussi avec nos voisins allemands»)… et un éloge de son rôl