Durant la primaire de la gauche et pour résister à l'offensive du jeune et turbulent maire de Florence, Matteo Renzi, qui voulait envoyer la vieille garde politique «à la casse», Pier Luigi Bersani s'était autodéfini comme une «voiture d'occasion sûre». Le véhicule du secrétaire du Parti démocrate roule désormais à fond mais en plein brouillard. Sur le papier, celui-ci ne dispose toujours pas de majorité au Sénat. Le président de la République, Giorgio Napolitano, lui a tout de même confié le soin, hier, de tenter de former un gouvernement. La veille, le leader de la gauche, qui a remporté les élections avec 0,4% d'avance, avait soutenu devant le chef de l'Etat : «Le PD est la première force politique du pays, le premier parti qui guide la principale coalition et qui a la plus grande responsabilité parlementaire.»
Parrains siciliens. Après une nuit de réflexion, Giorgio Napolitano, dont le mandat expire à la mi-mai et qui craint un blocage institutionnel au moment où l'Italie vit une crise économique dramatique, a accepté de jouer la carte Bersani en lui demandant de «vérifier l'existence d'un soutien parlementaire sûr à un gouvernement». Ce dernier se dit convaincu d'obtenir un vote de confiance.
Depuis l'issue des élections fin février,Bersani a cherché à séduire le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) de Beppe Grillo ou quelques-uns de ses élus. C'est ainsi qu'il a débauché une dizaine d'entre eux, samedi der