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Interview

Les Andes, entre Indiens et ressources

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Carte Andes richesses
publié le 22 mars 2013 à 19h06
(mis à jour le 23 mars 2013 à 12h56)

Olivier Dabène, professeur à Sciences-Po, dirige l'Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes. Il vient de publier La gauche en Amérique latine, 1998-2012 (ouvrage collectif paru aux Presses de Sciences-Po). A partir d'une carte des terres indiennes menacées dans les Andes (Equateur, Pérou et Bolivie) il pose une question : comment arbitrer entre l'extraction des richesses du sous-sol et les contraintes environnementales, culturelles et identitaires ?

Le Chili ne fait pas partie de votre focus…

Nous avons choisi les trois pays qui illustrent la superposition des territoires miniers et des terres indiennes. Au Chili, l’activité minière se concentre au nord et les terres mapuches au sud. Ce pays vit actuellement la vague de mobilisations indiennes qui a parcouru le continent auparavant.

Ces terres, en orange, ont-elles un statut institutionnel ?

Ces zones correspondent à des «nations» indiennes. Elles sont délimitées grâce aux lois d’autonomie plus ou moins développées. C’est en Bolivie qu’elles vont le plus loin : elles incluent à la fois l’enseignement bilingue dans les écoles, les conseils des anciens qui permettent de juger certains conflits sur place. L’élection, en 2006, d’un président indien, Evo Morales a joué un rôle déterminant.

Certains conflits entre les Indiens et les autorités sont pourtant postérieurs à son arrivée au pouvoir…

La situation est un peu compliquée. Evo Morales a deux identités : il est indien et cocalero (cultivateur de coca), ce qui n'est pas forcément compatible en terme d'aménagement du territoire. C'est l'objet du conflit du Territoire indigène et du parc national (Tipnis) mentionné sur la carte. Au départ, l