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Portrait

Oligarque favori sous Eltsine et banni sous Poutine

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Enrichi dans les années 90, Boris Berezovski était devenu un adversaire implacable du Kremlin, et avait dû quitter le pays.
publié le 24 mars 2013 à 21h16

Son souhait le plus cher aurait été de retourner en Russie, dont il était banni depuis plus de dix ans. Pétri de repentir, Boris Berezovski aurait même adressé une lettre, il y a quelques semaines, à son ennemi juré, Vladimir Poutine, en lui demandant pardon pour ses fautes et en sollicitant la présidentielle permission de rentrer au pays. Personne de l'entourage de l'oligarque défunt n'y croit, mais c'est ce que raconte le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à qui veut l'entendre. Qui plus est, la veille de sa mort, le milliardaire, ruiné et déprimé, aurait confié, en off, à un journaliste du magazine Forbes : «Il n'y a rien que je désire plus que de revenir en Russie. Même quand j'ai été poursuivi en justice, j'ai voulu rentrer. J'ai sous-estimé à quel point la Russie m'est chère. Je ne peux pas être un émigré.» C'est pourtant en exil que Berezovski aura vécu les dernières années de sa vie, désavoué par le pouvoir, condamné par la justice de son pays, et déconsidéré par une grande partie de ses concitoyens. Mais avant la chute, la vie de Boris Abramovitch Berezovski a été l'histoire d'une ascension fulgurante, celle de la transformation d'un mathématicien-sylviculteur en un businessman-politicien imbattable et sans scrupule.

Empire. Dès la pérestroïka, Boris Berezovski se lance dans l'achat et la revente de voitures, produites par l'entreprise d'Etat Avtovaz, ce qui lui permet de gagner ses premiers millio