Menu
Libération

A Bagram, les Etats-Unis passent la main

Article réservé aux abonnés
Afghanistan . La prison, objet de tensions entre Kaboul et Washington, est désormais sous contrôle afghan.
A la prison de Bagram, située à 40 km de Kaboul, ce lundi. (Photo Mohammad Ismail. Reuters)
publié le 25 mars 2013 à 20h46

Après des mois de tractations et de controverses, les Etats-Unis ont fini par accepter de céder le contrôle de leur «Guantánamo afghan». Depuis hier, c’est l’armée du pays qui gère la prison de Bagram, régulièrement dénoncée par les ONG pour ses conditions de détention abusives. L’accord de transfert a été annoncé quelques heures avant l’arrivée à Kaboul du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, dépêché pour tenter d’apaiser les tensions entre les Etats-Unis et l’Afghanistan.

Située à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale, la prison de Bagram a longtemps empoisonné les relations entre les deux pays. Le gouvernement afghan considérait qu'elle constituait une violation de sa souveraineté nationale. L'armée américaine estimait, elle, qu'en céder le contrôle risquait de se traduire par une libération massive de prisonniers talibans. Certains détenus constitueraient, s'ils étaient libérés, «de réelles menaces», a récemment prévenu le général Joseph Dunford, commandant des forces étrangères en Afghanistan.

Cette crainte avait provoqué le report du transfert complet, initialement prévu le 9 mars. Le président afghan, Hamid Karzaï, avait déclaré que «des innocents» étaient enfermés à Bagram. Depuis début septembre, si la garde de la majorité des 4 000 prisonniers avait bien été transférée à l'armée afghane, celle d'étrangers et d'Afghans capturés par les forces spéciales de l'Otan continuait d'être assurée par des soldats américains.

Alors qu’il multi