L’armée américaine a annoncé lundi avoir transféré l’intégralité de la prison controversée de Bagram à l’armée afghane, une question épineuse qui a fait l’objet de longues tractations. Surnommé «le Guantanamo afghan», Bagram était l’objet de discussions houleuses entre Kaboul et Washington, les Etats-Unis craignant que nombre de prisonniers talibans soient libérés une fois la prison sous contrôle afghan.
Les autorités afghanes, de leur côté, ne cessaient de réclamer le contrôle de l'établissement pour des questions de souveraineté. Le transfert, «à présent complet», selon un communiqué de l'armée américaine, représente «une part importante du processus global de transfert de la sécurité aux forces afghanes», a estimé le général américain Joseph Dunford, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan. La cérémonie de passage de témoin, lundi matin à Bagram, «met en lumière un Afghanistan de plus en plus confiant, capable et souverain», a-t-il poursuivi.
Aucun membre du gouvernement ni le chef de l'Etat afghan n'a pour l'instant réagi à cette annonce. Prévu à l'origine le 9 mars, le transfert complet de Bagram avait été reporté à la dernière minute après des déclarations du président Hamid Karzaï assurant qu'il y avait des «innocents» parmi les prisonniers sous contrôle américain, et que ceux-ci seraient remis en liberté une fois passés sous contrôle afghan.
Rébellion jamais matée
Début septembre, 3 000 détenus, notamment des membres présumés des ta