La visite de trois jours en Israël et dans les Territoire palestiniens de Barack Obama a laissé plus que des mots. C'est à l'aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv, peu avant son départ pour Amman (Jordanie), que s'est dénouée la crise diplomatique qui dure depuis trois ans entre la Turquie et Israël. Préparé quelques jours, l'épilogue a eu lieu en toute décontraction. Obama a passé un coup de fil au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, puis a tendu le téléphone à son homologue israélien, Benyamin Nétanyahou. Ce dernier «a présenté ses excuses au peuple turc pour toute erreur ayant pu conduire à la perte de vies et a accepté d'indemniser les victimes», a indiqué le communiqué officiel israélien. Côté turc, ces excuses ont été acceptées.
En mai 2010, l'assaut de la marine israélienne contre une flottille à destination de Gaza, qui avait pour navire amiral le bâtiment turc Mavi Marmara, s'était soldé par la mort de neuf passagers turcs dans une confrontation avec les commandos de Tsahal. Déjà écornées par la guerre de l'hiver 2008-2009 à Gaza et les critiques d'Erdogan qui s'étaient ensuivies, les relations israélo-turques ont alors subi un coup d'arrêt. Ankara a rappelé son ambassadeur, et la coopération militaire qui avait hissé les deux pays au rang de meilleurs alliés de la région depuis les années 90 a été gelée. Pour autant, les hommes d'affaires ont continué de faire la navette : les exportations israéliennes ont fait un bond de 39% ces deux dernières