Près de trois semaines après l’apparition de milliers de cadavres de cochons putréfiés flottant sur le fleuve Huangpu, qui traverse Shanghai, les autorités sanitaires n’ont toujours pas avancé d’explication sur l’origine du phénomène. Ce week-end, la municipalité a encore repêché 191 carcasses, selon un communiqué officiel. Elles viennent s’ajouter aux 16 500 porcs boursouflés sortis du fleuve depuis le début du mois par les centaines de fonctionnaires circulant en barques qui sont affectés à cette tâche d’assainissement. Le Huangpu, qui s’écoule le long du fameux quartier du Bund, jalonné d’édifices coloniaux bâtis dans les années 20, fournit près d’un quart de l’eau potable de Shanghai qui compte 23 millions d’habitants.
Les autorités affirment cependant - sans donner le moindre chiffre - que l'eau du robinet demeure «conforme aux normes nationales».Pékin a envoyé sur place un expert vétérinaire du ministère de l'Agriculture, qui a très vite conclu que les porcs flottants n'avaient pas été victimes d'une «épidémie majeure». «Il est toutefois évident que les gens se demandent comment il se fait que la qualité de l'eau soit restée normale alors qu'il y a tant de cochons morts qui y flottent», juge Ma Jun, un expert des questions d'environnement.
Nombre d'habitants se méfient des évaluations officielles, à commencer par le blogueur Huang Beibei, dont les photos de cadavres de cochons ont donné l'alerte voilà trois semaines. «Qui croit ce que les a