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23 de Enero Berceau de la révolution tombeau de Chávez

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Plongée à Caracas dans le bastion du chavisme, où les collectifs d’ex-guérilleros font régner l’ordre et gèrent écoles et dispensaires. On peut aussi s’y recueillir sur la tombe de l’ex-président.
An apartment block of the "23 de Enero" neighborhood is seen through a banner of Venezuela's President Hugo Chavez in Caracas February 4, 2013. Chavez is still in Cuba recovering from a cancer surgery and has not been seen in public since December 8 last year. REUTERS/Jorge Silva (VENEZUELA - Tags: POLITICS TPX IMAGES OF THE DAY) (REUTERS)
publié le 26 mars 2013 à 19h06

D’immenses drapeaux marqués de la croix révolutionnaire flottent entre les tours des immeubles, les casquettes Fidel et les tee-shirts Chávez sont de sortie, le quartier emblématique de la révolution socialiste est plus rouge que jamais. Depuis le 15 mars, le 23 de Enero («23 janvier») accueille la dépouille de son héros, Hugo Chávez Frías. C’est dans ce quartier que l’ex-président vénézuélien, mort d’un cancer le 5 mars, a planifié le coup d’Etat manqué du 4 février 1992. C’est ici que, le 7 octobre, pour sa troisième et dernière élection à la tête de la République bolivarienne du Venezuela, il a remporté plus de 66% des suffrages. C’est ici, au collège Manuel-Palacio-Fajardo, qu’il venait voter. Et ici qu’il expérimentait ses idées autogestionnaires et lançait ses discours les plus radicaux. C’est ici enfin qu’il reposera, au milieu des siens.

«Forteresse imprenable»

Des dizaines de motards proposent dorénavant des «visites touristiques» de leur quartier aux éplorés venus de tout le pays rendre hommage à Hugo Chávez. Ces guides à moto font partie de la trentaine de «collectifs armés» qui ont donné sa notoriété internationale au 23 de Enero. Les journalistes du monde entier viennent voir ces ex-guérilleros qui régissent la vie d’environ 100 000 personnes en citant Marx, Lénine et Mao.

Robert Longa, fondateur en 2002 du collectif «Alexis Vive», reçoit dans sa salle de vidéosurveillance. Pendant que deux jeunes filles observent consciencieusement une vingtaine d'écrans, le révolutionnaire explique qu'