On pourrait, et facilement, s’y tromper. Tout au long de sa première visite en Israël, Barack Obama a tant et si bien cajolé Benyamin Nétanyahou en lui donnant du «Bibi», le plus affectueux de ses surnoms, qu’on aurait pu croire que le président américain s’était purement et simplement désintéressé des Palestiniens.
Beaucoup l’ont cru, mais c’est tout le contraire. Ce qui comptait la semaine dernière à Jérusalem n’étaient pas les marques d’amitié que se sont prodiguées ces deux hommes dont le seul point commun est leur détestation réciproque. L’important est ce qui s’est dit loin des caméras, le discours qu’a prononcé jeudi Obama devant un parterre de jeunes Israéliens et les excuses qu’il a conduit Nétanyahou à présenter au Premier ministre turc pour l’arraisonnement meurtrier, en mai 2010, d’un navire d’aide à Gaza.
A Jérusalem, le président américain ne voulait ni perdre son temps en disputes avec son hôte, ni s’en faire aimer, ni tenter de le convaincre de quoi que ce soit. Il ne voulait que le museler à coup de sourires afin de pouvoir contribuer à une résurrection du camp de la paix, jeter les bases d’une reprise des négociations avec les Palestiniens et conforter les positions régionales des Etats-Unis face à la crise syrienne et aux ambitions nucléaires de l’Iran.
Il est bien trop tôt pour savoir jusqu'à quel point il y est parvenu mais jamais, d'abord, un chef d'Etat occidental, a fortiori américain, n'avait parlé aussi vrai en Israël. Régulièrement et chaleureusement