Pendant deux jours consécutifs, j’ai coupé les ponts avec mon épouse à cause du président des Etats-Unis, Barack Obama. Non seulement parce que, durant ces journées, elle était totalement captivée par les médias qui suivaient avec enthousiasme, heure par heure, sa visite en Israël et dans l’Autorité palestinienne, mais aussi à cause de différends entre nous quant à la valeur de cette visite pour l’avenir du processus de paix avec les Palestiniens.
En 2008, alors que Barack Obama était candidat du Parti démocrate à la présidence, il avait rendu une visite en Israël.
John McCain, candidat du Parti républicain en avait fait de même. Tous deux, séparément, furent invités à se rendre dans la ville de Sdérot accablée par les tirs de missiles en provenance de Gaza. Ils visitèrent la même maison frappée de plein fouet et s'entretinrent avec la même famille. Peu de temps après, un journaliste interrogea une fillette de cette famille, âgée de 12 ans, sur ses impressions. Voici sa réponse : «John McCain est un homme charmant qui s'est intéressé à notre situation et a écouté nos plaintes. Mais Barack Obama, c'est quelque chose d'autre, c'est un "homme vrai".»
Par cette définition étrange et concise, un homme vrai, cette fillette a qualifié, à mes yeux, l'être intime qui émane du plus profond de Barack Obama. Un rayonnement qui conquiert chacun et emporte une adhésion non politique mais humaine. Il ne s'agit pas du sens de l'autorité charismatique que nous recherchons, en