La préparation du procès de Beate Zschäpe, terroriste d’extrême droite, le confirme : les néonazis sont et restent le poil à gratter du monde politique et judiciaire allemand. En plusieurs décennies de démocratie, celui-ci n’a toujours pas trouvé le moyen d’éliminer cet ennemi intérieur que les statistiques les plus récentes dépeignent comme plus brutal et plus clandestin qu’avant. Le mécanisme est connu. Quand le prurit brun s’apaise, on oublie cette tache trop révélatrice. Et quand il s’exacerbe à nouveau, on s’abrite derrière quelques procédures. Le gouvernement d’Angela Merkel n’échappe pas à la règle.
Le 17 avril s’ouvrira donc le procès de la seule survivante d’une cellule terroriste néonazie de trois personnes, active de 2000 à 2011 et responsable, entre autres, de l’assassinat d’une policière et de neuf citoyens d’origines turque et grecque. Le 4 novembre 2011, c’est finalement une interception policière fortuite qui a conduit au suicide des deux hommes du groupe, Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt, et à la reddition de Beate Zschäpe. La police fédérale et les RG allemands ont alors découvert ces trois néonazis est-allemands là où ils cherchaient des mafieux turcs ! Depuis, maintes enquêtes internes et commissions parlementaires ont mis en lumière l’incompréhensible série de failles dont les services de police allemands se sont rendus coupables. En Allemagne et à l’étranger, particulièrement en Turquie, l’intérêt médiatique est forcément énorme.
Mais la grande salle du tribu