Fumée noire au-dessus des palais du pouvoir italien. Un mois après les élections des 24 et 25 février, la péninsule ne dispose toujours pas de gouvernement, et l’incertitude politique commence à inquiéter sérieusement les marchés.
Chargé de vérifier s'il était en mesure d'obtenir un vote de confiance au Sénat, où la coalition de centre gauche ne dispose pas de la majorité, le démocrate Pier Luigi Bersani s'est présenté, hier soir, devant le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, sans avoir trouvé la formule magique. Il a indiqué qu'il n'avait pas renoncé mais le président de la République a repris «personnellement» les choses en main. Car, malgré tous ses efforts, le secrétaire du Parti démocrate (PD) n'a pas réussi à rallier le mouvement populiste Cinq Etoiles (M5S) de Beppe Grillo, lequel l'a même qualifié, avec d'autres responsables politiques, de «putassier». «Nous ne voterons jamais pour Bersani ni pour aucun représentant des partis traditionnels», avaient averti les 163 parlementaires du M5S au soir du scrutin.
Ils n'ont pas cédé d'un pouce. Même devant les promesses de moraliser la vie publique, de réduire les coûts de la politique ou encore de voter une nouvelle loi contre la corruption. «La situation économique du pays est dramatique, soyez raisonnables», avait en substance indiqué Pier Luigi Bersani, recevant une délégation de parlementaires du mouvement, lesquels avaient exigé que leur rencontre avec le leader du PD soit retransmise