Dans un pays toujours entre violence sectaire et conflits frontaliers, la situation des femmes demeure inégale et fortement préoccupante. Si le droit à l’éducation est courageusement incarné par la jeune Malala (1), d’autres engagements à forte connotation politique méritent d’être mieux connus. Celui de la province du Punjab en faveur de la protection et de l’accès aux soins des femmes exposées aux violences domestiques est à ce titre remarquable.
La violence domestique - coups, viol, brûlures à l’acide, homicides - est une pratique répandue au Pakistan. Si l’ampleur des violences intrafamiliales est difficile à apprécier et lourdement sous-estimée, il est considéré que ces sévices affectent à des degrés divers plus de la moitié des femmes pakistanaises. Celles qui trouvent le courage de porter plainte se trouvent confrontées à l’attitude laxiste de la police et de l’appareil judiciaire et sont souvent renvoyées dans leur famille auprès de leurs agresseurs. Au Pendjab, province peuplée de 91 millions d’habitants, le chiffre effrayant de 9 000 incidents graves, parmi lesquels 2 000 meurtres et crimes d’honneur, a été rapporté par la Fondation Aurat pour la seule année 2011. Cette violence est masquée par une pression sociale qui la «normalise» et par l’absence de liberté de mouvement et d’autonomie, notamment financière, qui caractérise les milliers de Pakistanaises. Sans information sur leurs droits et sur les structures qui peuvent les aider, les femmes qui décident de quit