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Libération
TRIBUNE

Transformer l’essai au Mali

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par Michel de Bonnecorse, Ancien conseiller du président jacques Chirac sur l'Afrique
publié le 28 mars 2013 à 19h06
(mis à jour le 28 mars 2013 à 19h06)

L’intervention française au Mali est tombée au moment juste, pour une cause juste. Ce succès souligne la nécessité de maintenir, en dépit de la crise, la qualité de nos outils diplomatique et militaire. Il serait bon qu’un consensus politique s’établisse à ce sujet car il s’agit de conserver à notre pays son statut privilégié inscrit dans la charte des Nations unies, mais non gravé dans le marbre. Cette capacité politique est indispensable si l’on veut esquisser avec le Royaume-Uni (qui avait agi à l’identique en Sierra Leone il y a quinze ans) un «noyau dur» européen de défense qui inspire le respect et puisse peser sur l’histoire.

En effet, il n’est pas certain que nous puissions souvent rééditer une telle opération. La volonté politique et la capacité de réaction militaire de la France a sidéré puis éparpillé terroristes et trafiquants. Cette décision était courageuse car nous étions seuls et nous nous sommes déployés au sol, contrairement à l’opération en Libye. Il était logique d’être seuls car il fallait décider, au moment crucial, en quarante-huit heures. Nous sommes un des rares pays dont la Constitution le permet, dont les armées sont opérationnelles et réactives.

Le président malien par intérim ne s’est pas tourné par hasard vers nous. Il savait que la mécanique européenne a trop d’inertie pour organiser dans les temps, une opération militaire combinée (Eufor). Il savait aussi que, depuis leur échec en Somalie, les Etats-Unis n’entendent plus déployer de troupes sur